À l’occasion de la célébration de la journée internationale de soutien aux victmes de torture organisée par le Bureau du Haut Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme le lundi 27 juin 2016 à l’hôtel Riviera, le Ministre de la Justice a ouvert une parenthèse sur l’épineux dossier des massacres du 28 Septembre 2009 notamment sur la question de la pré-indemnisation des victimes avant la ténue d’un procès dont la date reste encore floue comme cela transparait dans les propos de Me Cheick Sakho.
Citant l’exemple du Mali où un tel mécanisme aurai été employé en faveur des victimes, le Ministre a affirmé avoir rencontré le Secrétaire Général des Nations-Unies lors d’une visite qu’il a effectuée au mois de Mars à New York pour soumettre son projet de pré-indemnisation.
Me Sakho a aussi informé l’ensemble des participants au seminaire de la visite de deux conseillers de Madame la procureur du Bureau de la Cour Pénale Internationale pour évaluer l’état d’avancement des enquêtes sur les crimes du 28 Septembre 2009 tout en insistant sur un ton ferme que la Guinée ne pourra jamais se soustraire de la pression de la justice internationale qui à ce stade agit au nom du principe de la complémentarité qui permet aux juridictions nationales d’avoir la primeur de conduire les investigations sur les crimes commis sur leurs territoires.
Cependant le Ministre a rappelé aux autorités guinéennes qu’en cas d’absence de volonté ou d’incapacité de la part de la justice guinéenne, la CPI se chargera de la saisine du dossier du 28 Septembre 2009 au nom du principe de subsidiarité.
Toutefois, la position du Minsitre de la Justice sur la pré-indemnisation a laissé pantois les victimes et certaines organisations de défense des droits de l’Homme qui supçonnent les autorités politiques et judiciaires guinéennes de mettre en amont la reparation des crimes du 28 Septembre 2009 au détriment d’un procès avec des garanties de protections des victimes et des témoins en vue de la manifestation de la vérité.
Face à une telle attitude, il est temps pour les défenseurs des droits de l’Homme et aux victimes de se lever pour empêcher qu’un procès vide de sens ne soit organisé juste pour distraire l’opinion nationale et internationale.
Par ailleurs, les victimes qui ont toujours bénéficié du soutien de la Cour Pénale Internationale pourraient se facher contre cette juridiction si elle accompagnait le gouvernement guinéen dans sa démarche que certains observateurs considèrent irrespectueuse des règles et procédures pénales.
Pourquoi le Ministre de la Justice compare le cas guinéen à celui du Mali ? Est-ce les mêmes affaires ? Est- ce les mêmes contextes avec implication de la justice internationale ?
Dans tous les cas, des réponses juridiques claires devraient être apportées par les experts en droit pénal international pour éviter toute instrumentalisation et toute politisation du dossier des évènements du 28 Septembre 2009,
En attendant, il est temps que les ONG qui défendent les victimes et leurs avocats se soustraient des pressions pour que la poursuite et le jugement des présumés auteurs des crimes du 28 Septembre 2009 soient la priorité de leurs actions et que la question financière passe après.