Pourquoi la Session des Lois peine à démarrer au sein du parlement guinéen?

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La session des lois est toujours en souffrance depuis le 05 Avril date d’ouverture de cette session. Et pour cause, un différend qui oppose les députés de la majorité présidentielle. Il tourne autour du renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale.

Actuellement, deux groupes font bloc au groupe parlementaire RPG Arc-En Ciel. Le premier groupe renferme les membres du bureau sortant et certains députés privilégiés par ce bureau. Le second groupe qualifié de « frondeurs » se fait aussi entendre là-bas. Il est constitué par les députés qui exigent un renouvellement du bureau. Ceux-ci reprochent au bureau sortant un manque de transparence dans la gestion des ressources allouées au Parlement et la violation des textes de lois.

En guise d’illustration, ils brandissent l’article 17 du règlement intérieur qui stipule que : « Les questeurs préparent sous la direction du président et en accord avec le bureau, le budget de l’Assemblée nationale qu’ils rapportent devant la commission des finances ». Cette disposition ne serait pas appliquée par l’actuel bureau. Le budget de l’Institution n’a pas non plus été validé. L’opacité autour de l’achat des voitures des députés est aussi évoquée.

A cela, s’ajoute, dit-on, des surfacturations et des passations de plusieurs marchés jugés de gré a gré. Si au début de la session le prétexte était le retard pris par le gouvernement pour le dépôt des projets de lois, à présent une vingtaine de projets loi a été déposée à l’assemblée nationale. En réalité, c’est le renouvellement du bureau de l’assemblée nationale qui est la pomme de discorde qui pénalise la session des lois. L’article 14 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale stipule clairement que : « Le bureau de l’assemblée nationale est renouvelé chaque année à la première session ordinaire ; les membres sont rééligibles ».

Les membres de l’actuel bureau semblent jouer sur la montre pour gagner du temps. On apprend qu’on jouerait sur la fibre ethnique pour démobiliser les frondeurs. Même que des enveloppes circulent sous les manteaux. On raconte aussi que ceux qui refusent de trimer dans cette corruption à ciel ouvert reçoivent des menaces. En 2015, le Président Alpha CONDÉ s’est personnellement impliqué dans cette affaire. Il a demandé aux frondeurs de laisser passer l’année électorale et de surseoir au renouvellement du bureau pour éviter la division dans son camp avant les élections.

Selon des indiscrétions, les membres attendent une nouvelle médiation du président guinéen. Pour l’instant, le premier ministre n’est pas allé au parlement pour son discours de politique générale, les plénières sont donc en berne. Le programme de la session n’est toujours pas disponible. En attendant tout cela, les élus du Peuple de Guinée se tournent les pouces alors que le temps alloué à la session des lois (Article 68 de la constitution : « …la première session s’ouvre le 05 Avril, sa durée ne peut excéder quatre vingt dix jours… »)

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